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LA CAVALIÈRE

qu’il posa sur la table. Le Banian les prit dans ses mains, et, les élevant à la hauteur de son visage, se mit ainsi en pleine lumière.

— Regardez ! dit-il avec ce mâle orgueil des supériorités incontestées, comparez et admirez ! Je me suis escamoté moi-même !

Ils regardaient, en vérité, de tous leurs yeux, ils comparaient et ils admiraient. Entre cet homme d’un autre monde et M. Ledoux, marquis de Romorantin, il y avait l’immensité. Impossible de rien découvrir qui fût commun à l’un et à l’autre !

Pendant que Tontaine, Rogue et Salva restaient muets et littéralement émerveillés, la perruque du Banian vola au plafond, sa barbe tomba, et ils se trouvèrent en face du joli M. Ledoux avec son placide et courtois sourire.

Alors, l’enthousiasme ne connut plus de bornes, et nos trois coquins, incapables de se contenir, clamèrent à l’unanimité.

— Il n’y a que Gadoche ! Vive Gadoche !