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LA CAVALIÈRE

pour surveiller la rade, le Banian davantage encore. Celui-ci se soignait très-sérieusement, passant une moitié de ses journées aux mains de son médecin, l’autre moitié à la fenêtre, où il examinait, à l’aide d’une longue-vue, la rive du Calvados et ce certain petit cotre dont nous avons parlé.

Le négociant beau-père venait le voir et tenait la ligne avec prudence, craignant déjà que cette magnifique proie ne rompît l’hameçon. Chaque jour, en effet, ajoutait quelques centaines de mille livres à la fortune de son gendre qui, depuis la veille, commençait à parler d’une mine de diamants qu’il avait là-bas, pas très-loin de Golconde.

C’était un soir de la fin de février. Le temps était clair, mais il venait de l’ouest ; la rivière moutonnait ferme, parce que la lame était contre le jusant, et au loin une grande houle soulevait la mer. Les coteaux du Calvados, entre