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LA CAVALIÈRE

comme elle allait faire sa prière avant de se mettre au lit, et lui avaient déclaré qu’il fallait monter en voiture sur l’heure. Ces deux hommes n’étaient ni des émissaires de Gadoche, ni des âmes damnées de Roboam Boër. Ils venaient de la part de Raoul. L’un paraissait être d’un âge très-mûr, l’autre était tout à fait un vieillard.

Ils avaient, du reste, les deux plus respectables tournures que l’on pût voir, et ceci n’étonnera point le lecteur quand il saura que l’un d’eux était le bon Drayton, valet de la garde-robe de Jacques Stuart, et l’autre le baron Douglas en personne. Certes, avec de pareils étourdis, une aventure ne pouvait être que vénérable au premier chef.

Cependant, la pauvre Mariole ne connaissait ni l’un ni l’autre. Elle avait défiance et peur. Abandonner sa grande sœur Hélène qui, une heure auparavant, la comblait encore de si exquises tendresses, lui semblait d’ailleurs une monstruosité. Elle résista.