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LA CAVALIÈRE

Ledoux ! Il y a une fois où vous ne m’avez pas menti : c’est quand vous m’avez dit que vous me feriez trouver l’assassin de mon père !

Disant cela, elle marcha sur lui.

Et il recula encore, essayant de ricaner et grommelant :

— Cette fille est folle ! J’aurais plus tôt fait de prendre le même chemin que les autres.

Elle pressa le pas, parce qu’il reculait plus vite. Il n’osait point se retourner ; les regards d’Hélène le fascinaient.

En reculant, son pied heurta la porte, enlevée de ses gonds, qui gisait à terre ; il trébucha, puis tomba. Hélène marchait toujours sur lui.

Il eut un gémissement sourd, puis ses dents grincèrent, puis, dans sa détresse qui allait jusqu’à la démence, il la mit en joue avec son pistolet déchargé et pressa la détente d’un doigt convulsif. Hélène le touchait presque : son visage se contracta ; il lui demanda grâce.

La main d’Hélène, lente et impitoyable, se