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LA CAVALIÈRE

bosses, pour passer sa rage ; plaies et bosses venaient ; tout son sang violent lui monta au cerveau comme une ivresse.

Le courage qu’elle avait n’était pas celui d’un chevalier ; il y avait en elle de la sauvage, de la paysanne et de la bourgeoise, tout cela mélangé dans des proportions abondantes.

Toute femme, d’ailleurs, par cela même que ce n’est pas son métier, devient sauvage dans la bataille. Et il eût suffi d’un coup d’œil jeté sur l’un et l’autre des deux adversaires pour voir qu’il s’agissait d’une bataille mortelle. L’inconnu levait déjà son arme ; Hélène menacée, eût mis le feu à la maison avant de céder.

Hélène ne recula point, mais sa posture changea et trahit un effroi. Elle savait bien qu’on ne tirerait point tant qu’on aurait l’espoir de la soumettre par la terreur.

— Oh ! oh ! dit-elle, jeunesse ! vous allez me brûler la cervelle si je ne vous donne pas de chevaux !