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LA CAVALIÈRE

Les yeux de Nicaise, grands ouverts, avaient une expression si étrange qu’Hélène s’arrêta. Il reprit à voix basse :

— C’est vrai que le bonhomme Olivat vous aimait bien, demoiselle ; c’est vrai aussi qu’une fille a le droit de courir après le meurtrier de son père. C’est vrai encore que vous êtes sur la route où passe l’assassin.

Elle lui saisit les deux bras d’un geste violent.

— Que sais-tu ? que sais-tu ? balbutia-t-elle, la lèvre tremblante et la joue livide. Tu sais quelque chose. Que sais-tu ?

— Les trois hommes qui vinrent au Lion-d’Or, le soir des fiançailles, répondit Nicaise, sont à la poste de Nonancourt, aujourd’hui tous les trois.

Les doigts crispés d’Hélène serrèrent convulsivement son bras. Nicaise murmura :

— Si vous en faisiez autant au bras gauche