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LA CAVALIÈRE

Hélène tressaillit comme si la pointe d’un couteau l’eût touchée :

— Demoiselle, dit le fatout, d’une voix qui était plus changée encore que son visage, mieux vaudrait ne point trop parler de cet argent-là !

Hélène se tourna brusquement vers lui. Jamais il n’avait soutenu son regard. Il le soutint cette fois d’un œil triste et ferme. Hélène vit bien qu’il y avait quelque chose d’extraordinaire. Elle fit signe à Mariole de sortir, disant :

— Nous reparlerons de tout cela, chérie.

Nicaise secoua la tête et dit au moment où Mariole passait devant lui :

— J’aurai aussi à vous causer, petiote.

— Qu’as-tu ? demanda Hélène, dès que la fillette fut partie.

— J’ai un grand malheur, dit Nicaise, en gagnant la cheminée où Hélène était debout. Je croyais en vous comme en Dieu, c’est bien sûr, et peut-être que c’était un péché mortel. Voilà qu’à présent je ne vois plus à me con-