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LA CAVALIÈRE

— Bonsoir, ma sœur, répondit Mariole, qui se tenait debout à trois pas.

— Approche.

Mariole fit un pas et s’arrêta.

— On te dit d’approcher !… et ne jurerait-on pas que cette petite fille-là est habituée à être battue ! Toujours tremblante devant moi ! Ne peux-tu me regarder en face ?

— Oh ! si, ma sœur !

— Oh ! si, ma sœur ! répéta Hélène, en imitant le son timide de sa petite voix ; on ne te mangera pas, petiote ! Parle, si tu veux.

— Oh ! oui, ma sœur.

— Eh bien ?…

— Vous êtes si bonne !…

— Tu mens ! tu ne me trouves pas bonne. Tais toi ! J’ai apporté quelque chose à tout le monde, en revenant de la foire hier. La tante a eu, les petits, ont eu ; toi, rien.

— Je ne m’en étais pas aperçue, dit Mariole naïvement.