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LA CAVALIÈRE

selle, des jambons, des oreillers, du pain d’épice, des souliers, du linge, une horloge et des choux.

— On me regarde ? répliqua la grande Hélène, qui lança son panier sur son épaule d’un geste samaritain, je me moque bien des sots qui me regardent ! Et me calmer ! pense-t-on que quelqu’un ici m’empêchera de me plaindre ? Je veux me plaindre ! les robes coûtent de l’argent, et l’argent est dur à gagner ! La reine me paye-t-elle ma robe ? La reine d’Angleterre ? une reine qui vit par charité chez nous ! Voilà une belle reine !

— Quant à ça, demoiselle, dit Nicaise, toujours conciliant, le fait est qu’elle vous a pas mal éclaboussée, la reine… mais vous n’avez pas voulu vous ranger, aussi !

— Et pourquoi me ranger, imbécile ? La route n’est donc plus à tout le monde maintenant ?

Les badauds riaient, et les porteurs qui