Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.

177
LA CAVALIÈRE

— Écoute-moi bien. J’ai déjà fourni au chef palefrenier l’ordre du roi qui me donne droit à tous les chevaux, je les retiens : tous, tu m’entends ? Veille à cela : tu es responsable. Je vais dormir quelques heures. Sous aucun prétexte, aucun étranger ne doit être admis près de moi, fut-ce un officier du roi ou un bailli ; voici mon sauf-conduit : je voyage pour le compte de monseigneur le régent.

Il déplia un large parchemin que Nicaise salua respectueusement, en disant :

— Monsieur Ledoux, c’est dommage que je ne sais pas lire, n’ayant point appris à l’école.

— Tu n’es pas sourd, au moins ?

— Pour ça, non,

— Tu m’as bien compris.

— Pour ça, oui.

— Écoute encore. Un seigneur étranger va venir : meinherr Roboam Boër…

— Oh ! oh ! pensa Nicaise, le mari de ma comtesse au petit vin blanc.