Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/174

Cette page a été validée par deux contributeurs.

171
LA CAVALIÈRE

des pistolets ! vous, monsieur Ledoux ! c’est drôle, dites donc. Vous portez des pistolets, à présent ! Depuis quand ?

Le docteur toucha le coude de Gadoche qui se mordit la lèvre.

— C’est drôle, répéta Nicaise qui le regardait attentivement. Quoiqu’on dise que je suis une poule mouillée, je n’ai point peur de vos pistolets, da ! C’est peut-être aussi parce que vous avez l’air d’un quelqu’un qui veut trépasser…

— Maraud !

— J’entends qui va s’en aller. Pardon excuse, monsieur Ledoux. Quant à ce qui est du prince, comment qu’il est fait de son corps ce prince-là, hé ?

Manifestement le fatout ne savait rien ; mais la tournure bavarde que prenait l’entretien pouvait amener à chaque instant un malheur. Raoul retenait son souffle pour écouter mieux, et chaque parole prononcée faisait perler de la sueur à ses tempes.