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LA CAVALIÈRE

comme je la connais, serait aussi avant que nous dans les intérêts d’un prince malheureux. Pensez-vous, Mariole, que votre sœur prendrait le parti du crime lâche et perfide contre l’infortune si héroïquement supportée ?

La jeune fille secoua la tête.

— Ma sœur est bonne, dit elle ; mais il y a de terribles choses entre elle et ceux qui servent le chevalier de Saint-Georges. N’essayez jamais de lui confier vos secrets !

— Je ne l’essayerai pas, puisque tel est votre conseil. Nous sommes si près du but, désormais, que nous pouvons nous passer de toute aide nouvelle. Quatre relais de six lieues nous séparent seulement de la mer. La blessure du prince ne peut l’empêcher de monter à cheval. Ne soyez pas indifférente à tout ceci, Mariole…

— Puis-je être indifférente à rien de ce qui vous touche ?

— Vous ne le pouvez ni ne le devez, bien aimée Mariole, répondit Raoul d’un accent pénétré.