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LA CAVALIÈRE

Elle releva sur lui ses yeux mouillés.

— J’ai beau faire, prononça-t-elle lentement, nous sommes trop loin l’un de l’autre, monsieur Raoul. Je ne crois pas !

— Que faut-il donc vous dire ?…

— Oh ! rien… Je ne doute pas de vous… si je doutais de vous, aurais-je contribué comme je l’ai fait à tromper ma sœur Hélène et à vous mettre dans sa maison ?

— De quoi doutez-vous donc, Mariole ?

— Des événements, Raoul… Il y a des choses qui sont impossibles.

— Nous serons plus forts que les événements, et il n’y a point de choses impossibles quand Dieu les veut. Comprenez-moi bien, Mariole, car je ne veux pas que vous ayez un remords. Il me semble que le remords seul flétrirait la pure fleur de votre conscience. Vous n’avez pas, comme vous le dites, trompé l’excellente femme qui vous a servi de mère, non ; car si elle pouvait être éclairée, Hélène Olivat, brave et noble