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LA CAVALIÈRE

ter et même de quoi avoir peur. Une fille d’auberge demandée en mariage par un vicomte, héritier pour un peu des ducs souverains de Bretagne, c’est difficile à croire, en dépit de la chanson qui marie les rois avec les bergères !

Aussi Mariole consulta à droite pour oui, à gauche pour non !

Sa petite main tremblait. Elle ouvrit pourtant le volume fatidique.

La tranche se fendit par moitié, montrant deux pages couvertes de versets latins.

— C’est oui ! dit une voix joyeusement émue.

Ce n’était pas la voix de Mariole qui referma le livre, toute confuse, mais si heureuse !

M.  Raoul ! dit-elle. Comment êtes-vous entré ici ?

Comment, en effet ? Raoul avait ouvert la porte, Raoul avait traversé toute la chambre, sans éveiller l’attention de Mariole. Et il portait ses grosses bottes de postillon encore ! Compre-