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LA CAVALIÈRE

Pendant qu’elle avait le dos tourné, Jolicœur se pencha sur le blessé.

— Sire, dit-il rapidement, vous m’entendez, n’est-ce pas ? Votre blessure est légère, je l’ai déjà examinée. Il faut que votre Majesté parte cette nuit, il le faut…

— Que faites-vous là, vous ? s’écria Hélène en revenant. Vous ne me plaisez pas, monsieur Jolicœur !

Mariole trembla ; Nicaise espéra. Tous deux pensaient que le beau postillon allait être renvoyé séance tenante. Mais la grande Hélène ne songeait déjà plus à Jolicœur, qui s’était mis prudemment à l’écart.

— Allons ! dit-elle, en parlant du blessé, déposez-moi ce vagabond sur le matelas. Doucement ! entendez-vous ? Mais doucement donc, imbéciles !… Et rangez-vous de ma route ! Plus vite que ça !

Elle s’agenouilla auprès du lit improvisé et ouvrit la chemise avec une délicatesse infinie.