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LA CAVALIÈRE

Ma sœur ne va pas tarder, guettez-la ; mais évitez les regards de Nicaise, car il n’est pas prévenu, et il parlerait s’il vous reconnaissait.

Le postillon sortit. Mariole continua sa route. En ce moment, deux hommes traversaient le jardinet, revenant du pavillon où demeurait le gentilhomme malade, M. le marquis de Romorantin. L’un de ces hommes boitait. Mariole mettait justement le pied sur la première marche de l’escalier qui menait à la chambre où la tante Catherine attendait. Les deux hommes s’arrêtèrent à la regarder, pendant qu’elle montait sans les voir.

— Maître Salva, dit le boiteux, la fille du bonhomme Olivat ne doit pas être loin, puisque voici sa poupette !

— Et elle doit avoir sous les ongles encore plus de venin que son père, mourant, répliqua le juif portugais avec son rire sinistre. J’enlève ma pratique aux Trois-Rois, ami Rogue, je n’y reviendrai plus.