Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

109
LA CAVALIÈRE

— Je ne suis pas assez savante pour comprendre cela, dit-elle. Finissons-en. J’ai dit : Je ne veux pas !

— Et moi je dis : Vous allez vouloir ! prononça Ledoux avec autorité. Ne m’interrompez plus, demoiselle ; je ne serai pas long désormais : en deux mots je vais vous convaincre. Vous pouvez, en effet, refuser votre fortune, cela vous appartient ; vous pouvez même renoncer à votre vengeance, cela vous regarde. Mais il ne vous est pas permis, en bouchant vos oreilles à la vérité, en fermant vos yeux à la lumière, de commettre une action criminelle.

— Oh ! oh ! fit Hélène, criminelle !

Elle raillait, la grande fille ; mais le visage de M. Ledoux était si grave qu’elle se sentit devenir sérieuse.

— Si le chevalier de Saint-Georges, reprit-il, passe Nonancourt, c’est la guerre civile en Angleterre, et peut-être la guerre générale en Europe.