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LA CAVALIÈRE

lui. On dit que vous reconnaîtriez, au bras du meurtrier…

— Dans cent ans comme aujourd’hui ! interrompit la grande fille, dont les cils baissés laissaient sourdre une lueur fauve. Chacun sait que ces blessures-là ne se cicatrisent jamais… Vous voilà bien blême, monsieur Ledoux. Avez-vous du mal ?

— J’ai du mal, demoiselle, d’avoir été méjugé par une personne à qui j’avais prouvé de l’amitié.

Elle lui tendit la main. Ses colères étaient feux de paille. Elle subissait de nouveau déjà l’influence extraordinaire que son ancien promis exerçait sur elle.

— Je vous demande pardon, monsieur Ledoux, dit-elle, si je vous ai offensé. Laissons cela je vous prie. Ni pour or, ni pour vengeance, je ne voudrais livrer un malheureux.

— Généreuse créature ! murmura M. Ledoux comme malgré lui.