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LA CAVALIÈRE

proprette et si jolie, que tous les buveurs se retournèrent pour la regarder, descendit de sa chambre et vint chercher le goûter des petits avec la soupe de la tante Catherine. Il y avait là, dans un coin du cabaret, un grand garçon qui portait le costume de postillon. Le regard de Mariole, qui avait fait vivement le tour de la salle, s’arrêta sur lui ; elle sourit en détournant les yeux.

Le beau postillon se leva de table et paya son écot, après quoi il se rapprocha sans affectation de la porte du fond, par où Mariole était entrée, par où elle devait ressortir.

Elle revint bientôt en effet, portant à deux mains la vaste tasse où était le potage de la tante Catherine, et traversa la salle au milieu d’un feu roulant de compliments. Le beau postillon fronça le sourcil. Sa main toucha son flanc, comme pour y chercher une épée ; mais les postillons ne portent pas l’épée. Mariole lui dit en passant :

— N’allez-vous pas vous faire une querelle ?