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LA BANDE CADET

étais là et je vous écoutais, tu sais ? Tu m’as arrangé comme il faut, mais je n’ai pas de rancune. Quant à ton bout de rôle, tu l’as mal joué, très mal ! Il fait bon tenir la dragée haute aux gens qui se portent bien, mais les agonisants, on les bichonne, on les caresse…

— Je ne peux pourtant pas, dit encore la duchesse, aller dans l’antichambre chercher les valets…

— Non ! ils te demanderaient d’où tu sors. Ils sont là trois ou quatre parmi lesquels j’ai reconnu le vertueux Tardenois, le bon Jaffret des oiseaux, Larsonneur…

Angèle fit un pas vers la porte du salon. Elle perdait la tête. Le marquis l’arrêta.

— Pas besoin, dit-il, si c’est pour sonner. Nous ne sommes pas ici dans une maison garnie où chacun a sa sonnette. Celle-ci vaut l’autre, tu vas voir.

Il s’était approché de la cheminée et tira par deux fois le cordon.

— En route ! reprit-il, je suis sûr que Tardenois et le vieux Morand montent déjà le grand escalier quatre à quatre. Viens !

Angèle se laissa prendre le bras. L’instant d’après,