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LA BANDE CADET

d’un vautour. Il était chauve, de cette façon particulière et assez rare qui ne laisse pas même autour du crâne la couronne de cheveux ressortant sous le chapeau : cela augmentait sa ressemblance avec les oiseaux de proie.

Nous savons son nom pour l’avoir entendu prononcer plus d’une fois dans les précédents chapitres ; il s’appelait M. le marquis de Tupinier et n’en avait pas l’air, malgré son nez de gentilhomme.

Non seulement il emprunta, comme nous l’avons dit, cet indécent baiser à la bouche charmante de Mme la duchesse de Clare mais encore il l’entraîna sur un mouvement de valse très bien exécuté, en dehors de la porte qu’il referma.

— Ma belle bichette, dit-il d’un ton de bonne humeur, tu as bien fait de venir, peste ! C’est l’instant, c’est le moment, mais je te ferai observer que tu aurais dû m’avertir. On n’aime donc plus son parrain ? Et encore tu avais mis le verrou à la porte du jardin. J’ai été obligé de passer par-dessus le mur et de monter par la fenêtre… à mon âge !

Son doigt désigna un carreau, largement tranché au diamant de vitrier, et dont l’ouverture laissait entrer un courant d’air glacial.