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LA BANDE CADET

refermée du salon, ils avaient pu entendre le bruit d’une seconde porte qui pareillement se fermait.

Au bout de quelques secondes, Mlle Clotilde mit un doigt sur sa bouche et prononça très bas :

— Elle est peut-être encore là. Je vais bien voir !

Ce disant, elle se leva brusquement et gagna d’un saut de gazelle la porte en appelant :

— Marguerite ! ma tante Marguerite !

Elle ouvrit et n’appela plus. La seconde chambre était vide.

À cette vue, la physionomie de Mlle Clotilde changea, et le bon, le pétulant sourire de son âge éclata tout à coup dans ses yeux.

Georges souriait aussi.

— Qu’allais-tu lui dire ? demanda-t-il.

Vous avez bien lu : M. le prince de Souzay, malgré sa timidité que vous trouvâtes ridicule, tutoyait Mlle de Clare intrépidement.

— J’allais lui dire, répondit celle-ci sans paraître chagrinée, ni même étonnée, de rester près de nous, et que nous causerions tout aussi bien devant elle. Nous n’avons rien à cacher…

— Menteuse ! s’écria Georges en riant.