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LA BANDE CADET

— Ma cousine, je vous l’affirme de tout mon cœur.

Ils arrivaient auprès de Mlle Clotilde, qui était plus rose qu’une fleur et dont le regard demi-baissé n’exprimait pas trop de rancune.

La place de Marguerite restait vide à côté d’elle, Georges s’y assit, mais non pas de lui-même ; Marguerite avait lâché son bras en lui indiquant du doigt le fauteuil.

— Prince, dit-elle gaîment, je vous préviens que notre chérie est plus brave que vous.

En ce moment, Laurent, le domestique qui ressemblait à un rentier, ouvrit la porte et annonça que la collation était servie.

— Messieurs, la main aux dames ! ordonna Adèle.

Il y eut un grand mouvement dans les groupes.

— Est-ce que vous avez bien faim, mon cousin ? demanda Marguerite, dont le regard était comme un joyeux défi.

— Je n’ai pas faim du tout, répondit Georges.

— À la bonne heure… et vous, mignonne ?

— Ni moi non plus, répliqua Mlle Clotilde ; mais vous feriez mieux de dire tout de suite à M. de Sou-