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LA BANDE CADET

dans la soirée, avait reconstruit si parfaitement l’histoire de l’évasion qu’aucun détail n’y manquait.

Bien entendu, il exagérait un peu, comme c’était son intérêt, la perfection, l’abondance des moyens employés et surtout l’importance des forces mises en œuvre.

Selon lui, dans cette diabolique soirée, le quartier tout entier avait été au pouvoir d’une puissante et mystérieuse occupation.

— Moi, disait-il, je n’ai pas l’esprit romanesque, et, dans notre état, on ne se monte guère l’imagination, mais les faits sont les faits. Ce Clément était protégé par des personnes considérables. Je ne les accuse pas, mais je m’étonne et j’en ai bien le droit. Qui peut-il être ? Voudriez-vous me faire croire que, pour ouvrir les portes de la Force à un vulgaire assassin, on a mis en ligne une armée capable de prendre le donjon de Vincennes ?

— Le fait est, dit Samuel, qu’il y a là une énigme.

Adèle perça le groupe et ajouta :

— C’est évident ! Pauvre ami, je vous ai annoncé que nous causerions. J’ai des détails. Notre glacier demeure auprès du Gymnase. L’employé qui accom-