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LA BANDE CADET

que joyeuses félicitations. Maître Souëf allait de groupe en groupe, quêtant les compliments qui lui étaient libéralement accordés.

— J’ai voulu, disait-il, que ce contrat fût mon chef-d’œuvre. Je l’ai voulu : ai-je réussi ? c’est aux deux familles de répondre. Dans ma carrière si laborieuse et si bien remplie, je ne crois pas qu’on pût trouver un autre exemple de si importants apports réunis dans les circonstances si délicates. Enfin, je crois en être venu à mon honneur. Le gain matériel ici est bien peu de chose, et, d’ailleurs, je puis dire que je suis au-dessus de ces détails. Ma véritable récompense, je la trouverai dans la satisfaction des deux familles.

M. Buin était allé s’asseoir auprès de Georges.

Malgré l’énergie avec laquelle le malheureux directeur avait défendu qu’on lui parlât de sa mésaventure, il ne tarissait pas sur ce sujet ; et le prince Georges, chose qui assurément aurait pu sembler singulière, l’écoutait avec une attention soutenue.

Un groupe d’auditeurs curieux se forma autour d’eux. M. Buin, vieux et très habile fonctionnaire, à l’aide des renseignements recueillis de tous côtés