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LA BANDE CADET

aimons, nous deux, n’est-ce pas, ma belle chérie ?

Clotilde souriait doucement.

— Qui ne vous aimerait ? murmura-t-elle.

— Cependant, reprit la comtesse Marguerite, je ne lui ai pas encore tout dit. Je veux être bien sûre avant de prononcer le grand mot.

— Sûre de quoi ? demanda Clotilde, dont les beaux yeux interrogèrent avec une curiosité sereine.

Marguerite sourit et répondit par cette autre question :

— Savez-vous que j’aurais l’âge d’être votre mère, mon enfant ?

— Oh ! fit Adèle, il n’y a que vous pour vous permettre de pareilles coquetteries. Vous avez l’âge d’être belle, chère comtesse.

— La plus belle ! ajouta Clotilde avec une franche admiration.

Adèle lui caressa la joue d’un geste d’aïeule et murmura :

— Est-ce que nous n’avons pas un petit peu d’inquiétude, nous ?

— Non, repartit Clotilde qui jouait avec une paire de magnifiques pendants d’oreilles en diamants