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LA BANDE CADET

— Ça n’a pas l’air de vous inquiéter, le retard du prince Charmant ?

— Mon fils, répliqua-t-elle, c’est arrangé comme une machine à tricoter les bas. Si tu as occasion, regardes-en une de près et vois fonctionner tous les petits affiquets qui la composent. Ceux qui ont inventé la chose étaient des gens d’esprit, mais, nous autres, nous n’avons plus qu’à toucher la manivelle et à regarder marcher. Je savais que le prince serait en retard, comme je sais pourquoi le prince est en retard. L’affaire est jolie, et je t’en signe mon billet, elle est joliment menée… Dis, bonhomme, tu me plais, veux-tu passer ton examen pour une bonne place qui est vacante ? On est de vieux amis, toi et moi, mon Piquepuce, et tu peux faire mieux que d’être toujours un simple pousse-caillou au régiment des taupes, — farceur !

— Quelle place et quel examen ? demanda M. Noël ; faudrait-il quitter la prison ?

— Au contraire, tu aurais l’emploi de ce M. Larsonneur qui t’a escamoté Clément le Manchot. Tu sais, ne te fais pas de mal : il y avait quelqu’un qui ne voulait pas que tu réussisses.

— Vous ?