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LA BANDE CADET

velles, que la vieille Adèle, femme d’un simple comparse dans la lugubre comédie du passé, ne devait pas être à son aise sur ce trône, occupé jadis par le colonel Bozzo.

Elle s’y tenait pourtant, mais ce n’était pas sans peine, et, certes, son autorité ne ressemblait point à celle de l’ancien Père-à-Tous.

Ce n’était pas non plus la première venue ; une femme de capacité ordinaire, je dirais aussi bien un homme, eût perdu la tête cent fois pour une au milieu des complications qui l’entouraient. Elle connaissait les affaires et la vie beaucoup mieux qu’on n’aurait pu l’attendre de la compagne du bon Jaffret. Il y avait même en elle, à de certaines heures, comme un souvenir de grandes manières oubliées et de natives distinctions qui contrastaient singulièrement avec ses habitudes actuelles.

Mais, nonobstant cela, en apparence du moins, elle régnait plutôt par l’adresse que par la force ; son rôle était la lutte constante, même vis-à-vis des subalternes comme M. Noël dont elle n’acceptait les renseignements qu’à la condition de paraître mieux informée que lui : preuve de faiblesse.

Nous les avons laissés ensemble tous les deux