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LA BANDE CADET

Après sa mort, l’association frappée s’engourdit un instant dans le découragement. Le lien mystérieux se rompit : la tête manquait à ce monstre. Pendant plusieurs années, les Maîtres qui survivaient séparèrent leurs efforts, dirigés pourtant vers un but unique : la découverte du Trésor ; et l’armée sans chefs se débanda.

Mais la faim, qui fait sortir le loup du bois, rassembla bientôt quelques débris de la frérie désemparée. Il y avait une organisation toute faite sur laquelle le premier venu pouvait mettre la main. Un jour, la forêt de Paris tressaillit joyeusement jusqu’au fond de ses ombres. Une bonne nouvelle courait de hallier en hallier : le Fera-t-il jour demain ressuscitait de son mortel sommeil.

Ce n’étaient plus les Habits-Noirs. Il faut un sang nouveau pour rajeunir les institutions vieillies. C’était la bande Cadet qui naissait.

Il est dans ces pays ténébreux qui sont l’antipode de nos resplendissants boulevards, dans cette barbarie qui est l’envers de notre civilisation, des gloires que nous ne connaissons pas ou du moins dont nous ne soupçonnons pas l’étonnant prestige.

Les coquins que les débats judiciaires, trompetés