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LA BANDE CADET

L’arbre est sain, il a une branche desséchée.

COUPEZ LA BRANCHE ! ordonnait la première voix.

Le Marchef ne frappait jamais d’un seul coup.

Derrière Agamemnon, roi d’Argos et de Mycènes, Homère a rangé tout un bataillon de héros immortels ; derrière le Père-à-tous, il y avait aussi Achille, et plus de deux Ajax, et Diomède, et même le sage Ulysse, représenté par le fameux docteur en droit qui trouva la règle fondamentale de l’association : « Toujours payer la loi. »

C’est-à-dire : « Donner aux tribunaux un coupable pour chaque crime commis. »

Grâce à cette invention d’un infernal génie, non seulement la confrérie restait à l’abri des vengeances publiques, mais encore elle faisait disparaître légalement ses ennemis. Chacun de ses coups frappait deux victimes à la fois : celui qu’on livrait pieds et poings liés à la justice, accablé d’avance sous le poids des preuves savamment préparées.

Je me souviens bien que j’eus un sourire la première fois qu’il fut question devant moi de ce mécanisme si simple et si puissant.

Il m’était expliqué pourtant par un jurisconsulte