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LA BANDE CADET

Fra-Diavolo fit un geste caressant.

C’était un ténor, comme vous avez pu vous en convaincre à la salle Favart.

Quand il voulait, il parlait plus doux que miel.

— La montagne, répéta-t-il, je ne demande pas mieux, mes amis bien-aimés. Je fais toujours tout ce que vous voulez. Seulement, permettez-moi de vous rappeler que vous êtes très riches…

Il fut interrompu par un long et joyeux murmure où s’étouffait le cri de dévouement et d’admiration : Evviva’l Padre d’ogni ! (Vive notre Père-à-tous !)

— Merci, mes colombes, merci, reprit le colonel. J’espère que votre vœu sera exaucé et que je vivrai encore longtemps. Vous savez bien que je ne meurs pas souvent… Étant très riches, je ne vois pas l’intérêt que nous aurions, vous et moi, à nous enfouir comme des taupes dans quelque trou de l’Apennin où il n’y a ni théâtre, ni corso, ni salon de conversation. Si je pouvais vous offrir Naples, Rome, ou même Florence, je parlerais différemment ; mais dans ces gorges diaboliques, ô mes petits enfants chéris, comment diable dépenserez-vous votre magnifique fortune ?

Un des Maîtres ouvrit l’avis suivant :