La femme de cet humble et bon Jaffret, vieille, hideuse, ayant entre ses dents noires un trou creusé par le frottement des tuyaux de pipe, était reine à la place du bandit romanesque et brillant que la légende italienne adore sous le nom de Michel Bozzo ou Pozzo, et qui s’appelle Fra-Diavolo au panthéon de l’Opéra-Comique.
Misère de nous ! Quand elles tombent si bas, les grandes institutions feraient mieux de mourir.
Mais il y a plusieurs manières d’être reine : la manière russe de Catherine la Grande, et la manière anglaise de ces dignes dames que les parlements du Royaume-Uni entourent de respect et de tendresse, à la condition de ne jamais rien faire de ce qu’elles veulent.
Adèle Ire, épouse Jaffret, régnait comme elle pouvait : d’une troisième manière, qui consistait à payer comptant chaque jour ses vingt-quatre heures d’autorité, à force de ruse et d’audace.
Son droit, à elle, n’était ni celui qui vient par héritage, ni celui que donne l’élection.
Elle s’était insinuée, puis imposée en réunissant les débris épars du Fera-t-il jour demain, en leur apportant une raison de s’efforcer et de vivre. C’é-