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LA BANDE CADET

garçons-là qui vont dépenser dehors le sang qu’ils ont de trop dans les veines : ça fait rouler l’argent et l’amour !

Elle entr’ouvrit la porte de l’office pour guetter le départ de son jeune maître, mais elle eut le temps de s’impatienter : la toilette de Georges était loin d’être achevée.

Au moment où Mme Mayer commençait sa faction, notre échappé de la Force venait de se mettre entre les mains de Tardenois. Ce n’était pas pour que ce dernier remplît à proprement parler les fonctions ordinaires d’un valet de chambre, car Georges avait abattu lui-même toute sa barbe en un tour de main, ne gardant que sa fine moustache coquettement retroussée ; il s’était ensuite rasé de près et coiffé avec la même prestesse, après quoi, il avait fait disparaître les derniers et imperceptibles vestiges de la cicatrice.

Il n’avait pas menti tout à l’heure en disant que le bras qui lui restait était bon.

C’était une chambre élégante, mais sans luxe. On y voyait le portrait de Mme de Souzay, celui d’Albert et une troisième toile, représentant un homme jeune et beau, portant le costume d’officier général.