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LA BANDE CADET

il n’était plus que l’ombre de lui-même, et sa tristesse semblait mortelle.

Un mot encore avant de reprendre notre récit.

Quelques semaines après le départ de Georges pour ce fameux voyage qui intriguait si fort Mme Mayer, le docteur Abel Lenoir sortait de l’hôtel vers dix heures du soir, quand il aperçut une ombre de femme assise sur la borne à gauche de la porte cochère, — la même borne d’où s’était détachée la petite Lirette, lors de l’arrivée du fiacre qui amenait notre échappé de la Force.

Ce docteur Lenoir connaissait beaucoup de monde, et peut-être qu’il avait des raisons de se croire épié.

Son premier regard donna un nom à l’ombre qu’il saisit rudement par le bras.

— Que fais-tu là, Lirette ? demanda-t-il avec sévérité.

L’enfant, c’était bien elle, qui s’était endormie à ce poste qui semblait être le sien, s’éveilla en sursaut. Son premier mouvement fut la frayeur.

— Est-ce papa Échalot qui t’a mise en faction ? interrogea encore le docteur. Dis-lui de ma part