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LA BANDE CADET

Il est ainsi des maisons où un étranger règne tout au fond du secret de la famille.

On recevait très peu chez Mme de Souzay, qui, dans les premiers temps, ne porta aucun titre, non plus que M. Georges, son fils ; mais le ménage était déjà monté noblement. Les écuries et la remise avaient ce qu’il fallait. Là-haut, vers ces sommets du Paris artiste, on est moins provincial qu’au Marais ; est-on moins curieux ? Les deux grandes maisons qui flanquaient l’avenue, en étouffant les tilleuls, parlaient quelquefois du petit hôtel triste et se demandaient qui étaient ces gens-là.

Nul ne savait leurs ressources.

La maison de droite avait l’honneur de loger un agréé retiré, celle de gauche jouissait d’un cabinet d’affaires. Ici et là, on avait cherché à savoir, mais la cuisinière des Souzay avait avoué sa complète ignorance chez le boulanger, depuis longtemps.

Une chose assurément fort étrange, c’est qu’il n’était jamais question à l’hôtel ni de rentes ni de fermages.

Et point de dettes. Jamais ombre de gêne !

Le docteur Albert Lenoir ?… Vous supposez bien