Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
LA BANDE CADET

Dans les yeux effarouchés de Tilde une larme vint :

— Puisqu’on a froid dans les os, ici, dit-elle : viens-nous-en chez nous, j’aime mieux notre grenier…


En ce moment, au corps de garde de la rue Culture, Échalot retirait le goulot ébréché de la cornue du « bec » de Saladin rassasié, et répondait avec bonté aux hommes du poste qui l’interrogeaient curieusement.

— C’est vrai, disait-il, qu’en laissant mon paquet à l’hasard d’un établissement militaire, j’aurais dû prévenir le caporal qu’on ne s’assît pas dessus, pouvant le blesser puisqu’il est en vie…

— Éveillé comme une souris, le vilain môme ! interrompit le caporal. En a-t-il une caverne !

Échalot referma le haut du paquet dont le papier était percé de petits trous et y mit deux épingles.

— Les trous, dit-il, c’est pour la faculté de la respiration. Tel que vous le voyez, ce pierrot-là sera marquis, ou prince, c’est sa destinée et il en a tous les papiers, conservés dans un lieu mystérieux par suite du malheur de ses ancêtres. Les personnes in-