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LA BANDE CADET

débouchèrent dans le jardin qu’ils purent voir la totalité de la façade, dont l’aile droite avait trois fenêtres éclairées : deux au rez-de-chaussée, une au premier étage.

Dans le quartier, on s’occupait peu de cette maison mélancolique et paisible, habitée par une veuve, Mme de Souzay, son fils unique et leurs serviteurs. La dame était jeune encore, mais vivait fort retirée et portait le deuil. On ne la connaissait pas autrement.

Un peu plus d’un an auparavant, le célèbre professeur hahnemannien, docteur Abel Lenoir, était venu visiter les appartements pour une famille voyageant à l’étranger ; il avait loué au nom de cette famille, et, par une soirée d’automne, on avait vu arriver en même temps les voitures de déménagement et la chaise de poste qui amenait les nouveaux locataires.

Il y avait d’abord la veuve, qui devait toucher à la quarantaine, puisqu’elle avait un fils de 24 ans, mais dont la beauté parut éblouissante à ceux qui purent l’entrevoir sous son voile sévèrement baissé ; il y avait ensuite le fils, M. Georges de Souzay : un beau jeune homme un peu languissant et qui sem-