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LA BANDE CADET

du linge, une brosse, un peigne, une boîte de cristal ronde contenant une matière blanche, onctueuse, semblable à du cold-cream et un petit flacon de métal.

Le prétendu cold-cream exhalait une violente odeur de préparation chimique.

On y voit ou à peu près, la nuit, au-dedans des voitures, sur le boulevard. Clément avait rabattu les deux stores du fiacre, afin d’être éclairé par-devant seulement.

À l’aide d’un tampon de ouate, il avait enduit de crème toute la partie de son visage attaquée par la cicatrice, c’est-à-dire le front, l’œil gauche tout entier et une portion de la joue gauche.

Il en était là de son opération au moment où nous entrons dans le fiacre. L’émulsion qui, dans la boîte de cristal semblait être d’une blancheur lactée, prenait sur la peau des tons d’un bleu livide.

Clément se mit à rire tout à coup.

— Ça pique ! dit-il. Du diable, si je sais quand je m’éveillerai de ce rêve-là ! J’ai la moitié de Paris à mes ordres, à ce qu’il paraît, et des gaillards qui savent leur état ! Si on m’expliquait seulement un