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LA BANDE CADET

M. Buin qui arrivait devant la grand-porte demanda d’un accent désespéré :

— Mais pourquoi ne m’a-t-on pas prévenu ? On savait où j’étais. J’avais laissé l’ordre qu’on me vînt chercher si par hasard on envoyait l’escorte.

Il lui fut répondu par les employés :

M. Larsonneur est allé lui-même vous prévenir ; il est resté plus de dix minutes avec vous chez M. Jaffret, et il a rapporté l’ordre…

L’employé n’acheva pas. M. Buin s’était redressé de son haut.

— Où est Larsonneur ? s’écria-t-il, qu’on me l’amène !

Les gens de la prison se comptèrent, pendant que le malheureux directeur poursuivait :

— Je ne l’ai pas vu ! je n’ai pas donné l’ordre ! c’était un coup monté !

Et bien monté, même.

Larsonneur, aussi, en effet, venait de disparaître sans que personne pût dire où il avait passé.