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LA BANDE CADET

Il se fit tout à coup un grand murmure. On disait : le voilà ! le voilà !

À ce cri : le voilà ! tout le monde se tut. C’était le lever du rideau.

La lourde porte tourna sur ses gonds, laissant voir dans la cour des torches allumées. La foule resserra son cercle, et Mme Piou pensa, plus tard, que c’était juste à ce moment qu’on lui avait volé sa tabatière : les Habits-Noirs, bien entendu.

On vit d’abord le guichetier, précédant un groupe imposant de gens de la prison, qui se séparèrent en deux escouades et firent haie, en dehors, à droite et à gauche du seuil.

Le silence s’établit comme par enchantement.

On entend toujours la souris courir au théâtre quand la grande entrée, si longtemps attendue, va se faire.

Les deux employés qui avaient accompagné M. Larsonneur parurent, — puis le condamné, au visage de qui les torches envoyaient des lueurs obliques.

— Rude mâle tout de même ! on lui a laissé son chapeau de soie, excusez ! ah ! la faveur !