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LA BANDE CADET

aurez un bon feu pour vous réchauffer et un gâteau si vous me faites une risette.

Il poussa la porte. Nous devons avouer que la lueur de la lanterne éclaira faiblement une pièce qui ne ressemblait en rien à celles qu’on venait de traverser. C’était une vaste salle, percée de quatre fenêtres au-devant desquelles tombaient des draperies sombres, mais belles. Des sièges de forme très ancienne s’alignaient autour des murailles recouvertes de magnifiques boiseries où pendaient de grands cadres aux dorures foncées. Au-dessus des portraits qu’on distinguait à peine, à tel point que les rayons de la lanterne étaient submergés par la nuit, des écussons se penchaient, allumant quelques étincelles aux sculptures de leurs cartouches.

Au fond, le bon feu annoncé, qui avait dû brûler plantureusement, il est vrai, mais dont les tisons consumés allaient s’éteignant sous les cendres, couvait dans une haute et large cheminée de marbre sculpté, supportant un miroir de Venise entouré d’une bordure monumentale.

Parmi toutes ces choses, grandes comme les souvenirs d’autrefois, deux objets modernes, mesquins