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LA BANDE CADET

dans sa manche et un gentilhomme d’affaires, ces coups de filet ne sont pas rares. Toutes les demoiselles essayèrent bien d’espérer que c’était un comique du pays des Pourceaugnac, mais le prince vint faire sa première visite. Je vous défie de nier le soleil.

C’était un prince : un vrai !

Et par-dessus le marché, ce vrai prince était charmant : un peu grave, mais grand air tout à fait.

Il ne venait ni de Russie, ni de Valachie, ni d’aucun autre endroit où les princes se peuvent ramasser à pleins paniers : il appartenait à la maison de Clare, et s’appelait, en pur français, le prince Georges de Souzay. Vingt-cinq ans et je ne sais combien de cent mille livres de rentes.

Il y eut des maladies de faites parmi les demoiselles à marier.

Trois mois se passèrent. Un éblouissement glissa dans les pénombres du Marais ; c’était la corbeille virginale de Mlle Clotilde, dont on commençait à causer.

Vous avez tous entendu causer corbeilles. C’est vif comme une plaie, ce sujet d’entretien. Ce qu’on y