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LA BANDE CADET

et même respectables s’était insensiblement formé. Il y avait le docteur Samuel, si répandu dans le faubourg Saint-Germain, Me Souëf (Isid.), le notaire des grandes fortunes, le comte de Comayrol qui, malgré son titre, protégeait l’industrie ; il y avait quelques dames, entre autres la belle comtesse Marguerite du Bréhut de Clare, un abbé et aussi M. Buin, le directeur de la prison de la Force, un des hommes les plus honnêtes et les plus estimés du Marais.

Certes, ce n’étaient ni Michelle la cuisinière ni Laurent le valet de chambre qui avaient annoncé le mariage de Mlle Clotilde aux environs, et pourtant tout le monde s’en occupait, depuis le jour même, on peut le dire, où il en avait été question pour la première fois. On n’est pas plus mauvais là-bas qu’ailleurs, mais entre l’Hôtel de Ville et la colonne de Juillet, deux ou trois cents jeunes personnes avaient le cœur gros au sujet de ce mariage, et leurs mamans n’étaient pas contentes.

Il y avait au moins six mois de cela : le bruit s’était répandu que M. le comte de Comayrol et Me Souëf (Isid.) avaient pêché un très gros poisson pour la pupille des Jaffret. Quand on a un notaire