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LA BANDE CADET

au commun des aventures qui vont et viennent dans les bas-fonds de Paris.

Mais cette prière devait contenir assurément le mot d’une énigme. D’autant qu’il y avait des souvenirs plus lointains encore — et plus vagues.

On n’avait pas oublié le temps où la grande maison était vide, ni l’étrange histoire de cette matinée d’hiver, qui avait vu un convoi mortuaire (celui du prince de Souzay, duc de Clare) sortir inopinément de l’hôtel Fitz-Roy, où ni portes ni fenêtres ne s’étaient ouvertes depuis plus de dix ans.

Aussi les rares habitants du quartier, qui avaient approché par hasard Mlle Clotilde, s’étaient tenus à quatre pour ne point lui demander tout bas : « Et la prière, l’avez-vous oubliée ? »

Car Mlle Clotilde, nous l’avons dit déjà, était revenue dans la grande vieille maison, habitée autrefois par le père Morand et sa fillette.

Ce retour ne s’était pas effectué tout de suite après l’histoire du marbrier.

Deux ans pour le moins, peut-être trois, s’étaient écoulés entre la mort du père Morand et le jour où Mme Jaffret, solennellement restaurée dans ses droits d’épouse et régnant de nouveau despotiquement sur