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LA BANDE CADET

pas me mettre dans l’embarras ! » Mais le Samuel a défait son paquet et j’ai vu une soutane, ça m’a fait rire. Tu sais, moi, j’aime les bonnes farces, on ne se refait pas.

Il eut un accès de gaieté véritablement sinistre.

— Ces choses-là, dit la phtisique, ça porte toujours malheur.

— N’y a pas gai comme les marbriers ! répliqua l’Amour. Eh ! houp ! et zim ! on est tous folichons comme des colibris dans les pompes funèbres. Il s’agissait donc de confesser M. Morand, qui était pour avaler sa langue dans son taudis de la rue Marcadet. Ça m’a souri, d’autant que le Morand en savait long ; j’ai toujours eu cette idée-là. Le colonel n’a dit son secret à personne, c’est sûr, mais il fallait bien qu’il lâche un bouton de temps en temps, pas vrai ? Et il avait une manière de se faire servir par les honnêtes gens. Morand avait été si longtemps son chien de garde là-bas, rue Culture ! Je me disais : « Si Morand ne sait pas plus qu’un autre où est le grand saint-frusquin du bonhomme (et peut-être qu’il le sait), du moins je donnerais mon cou à couper qu’on ne le gratterait pas longtemps avant d’apprendre le chemin de l’armoire qui renferme la cassette… tu sais,