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que chacune espérait connaître avant les autres, étant restée incomplète comme un livre auquel manqueraient de nombreuses pages, ces demoiselles avaient essayé loyalement d’en combler les lacunes, et il était arrivé que plusieurs d’entre elles, se rencontrant dans la même pensée, avaient mis à la place du mot caprice cet autre mot soucis.

Les romans vont et viennent dans notre monde qui pourtant a la prétention d’être positif, et quand on commence à voir clair à travers les brumes de l’adolescence, que ne peut-on expliquer par ces vagues échos du passé qu’on nomme des souvenirs ?…

Cette belle Valentine avait peut-être des souvenirs. Pourquoi non ? Mais quand il arrivait à ses compagnes, trop curieuses, de poser leur doigt indiscret sur quelque feuillet de sa rêverie, elles reculaient confuses ou déroutées devant un clair regard de la vierge, si un franc éclat de rire ne les mettait pas en déroute.

Aussi, parmi ces demoiselles, y avait-il des impatientes qui disaient déjà que Valentine était une énigme.

Il arrive parfois que le mot de ces ravissantes énigmes est tout bonnement un nom.

Parmi ces demoiselles, quelques-unes n’étaient pas sans connaître le moyen de deviner les rébus.

Elles cherchèrent le nom, et il arriva un jour qu’elles crurent toutes à la fois avoir fait la grande découverte.

Le nom que ces demoiselles soupçonnaient de