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— Écrivez l’adresse sur un bout de papier, dit le Marchef, je vas perdant la mémoire.

L’Amitié fit ce qu’on lui demandait et poursuivit :

— Tu pars tout de suite, car la route est longue ; en entrant là-bas, tu diras au concierge : M. Chopin, pour la classe du soir.

— Écrivez cela, dit encore le marchef.

— Soit ! Tu traverseras la cour ; M. Chopin demeure au troisième étage sur le derrière. Tu monteras au quatrième, où sont les greniers, et tu te cacheras dans le bûcher, à droite de l’escalier.

— À droite de l’escalier, répéta le Marchef, c’est bien.

— Là, tu attendras pas mal de temps, car la classe de M. Chopin finit à dix heures et il faut arriver avant la sortie de ses élèves ; d’un autre côté, la besogne n’est que pour deux heures du matin.

— Deux heures du matin, répéta encore Coyatier, bon !

— Il y a une horloge à l’hôtel d’Ornans, tu l’entendras comme si elle sonnait dans ton bûcher. À deux heures juste, tu descendras deux étages et tu frapperas doucement à la porte, qui est à gauche, sur le carré du second.

— Au second, dit le marchef, porte à gauche, ça y est.

— On te demandera : Qui est là ? tu répondras : Le bijoutier.

— Ah ! fit Coyatier, le bijoutier… bon !