Ce soir, il y en a d’autres que toi qui ne sont pas ici pour s’amuser.
L’athlète reprit son immobilité chagrine et repoussa un verre plein que le garçon lui tendait.
— Amour, reprit l’Amitié, qui revint vers la grosse dame de comptoir, fais allumer le confessionnal.
Et il ajouta en s’adressant à Cocotte.
— Allons, petit, monte.
— C’est que, objecta le plus élégant des joueurs de poule, ma bille vaut 1 fr. 75.
— Je t’en donne 2 francs, repartit l’Amitié, et je l’offre à ce bon Coyatier.
— Nous ne jouons pas avec le marchef ! dirent les autres d’une seule voix.
Celui-ci ne répondit point, mais ses yeux s’ouvrirent tout grands et se fixèrent tour à tour sur chacun de ceux qui avaient parlé.
Il n’y en eut pas un seul pour soutenir ce regard à la fois triste et terrible.
L’Amitié ricanait.
— Quand mons Piquepuce va revenir, ajouta-t-il en se dirigeant vers un petit escalier en colimaçon, situé derrière le comptoir, il faudra l’envoyer à confesse.
Cocotte le suivit.
Dès qu’ils furent éloignés, au lieu de continuer la partie, joueurs et buveurs se massèrent en un seul groupe où l’on se mit à parler tout bas. Le résumé de l’entretien aurait pu se traduire ainsi :
— Cocotte, Piquepuce et le marchef ! c’est une mécanique à grand spectacle !