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pez plus ou bien ne frappez que moi ! Je me rends ! vous êtes les plus forts ; je me rends à votre merci !

— Le voilà fou ! pensa Victoire.

Elle ajouta tout haut :

— Monsieur d’Arx, ne faites pas un malheur sur moi ; je vous jure bien que je ne suis pour rien dans tout cela !

Remy fit un effort suprême pour ressaisir sa pensée et demanda :

— Y a-t-il longtemps qu’elle est sortie ?

— Un quart d’heure.

— Où est-elle ?

En prononçant ces derniers mots, il jeta sa bourse sur la table.

— Pour ça, répondit Victoire, je peux vous le dire, puisque je l’ai conduite jusqu’au fiacre. Sans moi, je l’aurais bien défiée de descendre l’escalier ; elle ne se tenait pas, quoi ! et comme elle parlait tout bas, j’ai été obligée de répéter l’adresse pour le cocher : rue d’Anjou-Saint-Honoré, no 28.

— Ah ! fit Remy, dont la voix ne tremblait plus.

Il s’était redressé ; il ajouta avec un calme extraordinaire :

— Chez lui ! chez Maurice Pagès !

Il sortit.

Derrière lui, le colonel Bozzo, sortant on ne sait d’où et alerté comme le chat qui guette une souris, descendit l’escalier sans être vu.

Sous la porte cochère, il se rencontra avec M. Lecoq, qui lui dit en montrant une voiture stationnant de l’autre côté de la chaussée :