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XXIII

Le Diable.


Remy d’Arx lisait avec avidité ; une sorte de magnétisme se dégageait pour lui de cette écriture bien-aimée.

Chaque ligne retournait le poignard dans sa blessure, mais l’excès de la souffrance a aussi son ivresse, et tout au fond de la coupe terrible le supplicié, dit-on, trouve une goutte de nectar.

Il aimait ; son amour grandissait en dépit de tout, et les motifs qui auraient dû l’éteindre l’attisaient.

Mais il aimait sans espoir, ce fiancé à la veille de ses noces ; quelque chose lui disait que tout était rêve autour de lui et que les préparatifs de ce mariage certain allaient s’évanouir comme un rêve.